Näfels est la porte d’entrée du pays de Glaris. Le soleil a déjà franchi les rochers escarpés si typiques de cette vallée. Des voix d’enfants retentissent devant la Lintharena – un
grand centre sportif polyvalent. La porte de la salle d’escalade attenante s’ouvre et un groupe de garçons et de filles envahit l’entrée. Les dix élèves de l’école de pédagogie curative Balm à Schänis s’assoient sur le long banc contre le mur. Ils sont accompagnés de leur enseignante Franziska Heuberger qui a remarqué il y a deux ans l’appel d’offres de PluSport
Glaris pour un événement découverte de l’«escalade de bloc pédagogique pour les écoles». L’idée l’a tout de suite enthousiasmée et elle a contacté les deux initiatrices. Dominique Kühnhanss est l’une d’elles et encadre la partie pédagogique du bloc. Le bloc est une forme d’escalade et s’appelle également « bloc sur rocher » en allemand. Contrairement à l’escaladeavec corde, le bloc se pratique à hauteur de saut.
L’escalade est à la mode. PluSport fait la promotion de ces disciplines sportives depuis plusieurs années et s’est fixé pour objectif de permettre à toute personne intéressée d’avoir accès à une offre sportive adaptée, indépendamment de sa situation. Pour ce faire, l’organisation faîtière coopère avec un grand nombre de salles d’escalade en Suisse ainsi qu’avec le
Club Alpin Suisse dans le cadre de l’inclusion.
Dominique Kühnhanss est passionnée d’escalade et monitrice. «J’ai vite compris», dit-elle, «que l’escalade avait beaucoup à offrir physiquement et mentalement.» C’est pourquoi l’escalade est un excellent outil pédagogique et convient particulièrement aux enfants et aux adolescents. Elle éveille le plaisir de la découverte et la curiosité, tout en satisfaisant l’envie
d’activité physique et de jeu. Elle apprend à gérer ses propres limites, à s’armer de courage et à être fier de ses performances personnelles. De plus, les salles d’escalade sont un lieu
de rencontre et d’exercice adapté à tous qui permet facilement l’inclusion. Entre-temps, après avoir trouvé les bons chaussons d’escalade adaptés aux petits comme aux grands
pieds, tout le monde peut entrer dans la salle. Le programme commence par l’échauffement et le rappel des règles les plus importantes, car la sécurité de chacun est primordiale.
Après l’échauffement, la classe se divise en trois groupes et fait les exercices de bloc sous la direction de la monitrice et de l’assistant·e. Il s’agit alors d’escalader une voie donnée
en fonction de la couleur des prises.
Kühnhanss explique qu’elle a dû démarrer prudemment le cours. «Les exercices et les voies d’escalade ont été simplifiés au maximum afin de permettre à chacun de faire une
expérience valorisante. Au début, la tolérance à la frustration était très faible et le risque de voir les enfants se renfermer trop grand. Les adaptations ont permis aux enfants d’apprendre
pas à pas et d’y prendre plaisir peu à peu.» Franziska Heuberger souligne les grands progrès accomplis par ses protégés. «C’est formidable de voir comment les enfants
sont parvenus à surmonter leur peur des débuts, à améliorer leur équilibre et leur concentration. Cela a un effet positif sur la vie de tous les jours et sur l’école.»
À la fin de la leçon de sport, les enfants sont épuisés et tous les visages rayonnent. Yanick, 10 ans, en est persuadé: «Bientôt, nous serons si forts que vous viendrez vous entraîner
chez nous.»